Le vélo de fonction se démocratise

Le vélo de fonction se démocratise

Source : La revue des transitions

 14 septembre 2020 

La demande de vélos de fonction grimpe en flèche depuis la sortie du confinement. Ainsi, des employeurs soucieux des dangers sanitaires par rapport à l’épidémie de Covid-19 désirent offrir à leurs salariés une autre solution que les transports en commun. Le cofondateur du groupe Zenride, entreprise déployant des flottes de vélos pour les sociétés, a confirmé que la demande a été multipliée par cinq depuis la crise, ce qui correspond à environ 70 demandes chaque semaine.

Le concept du vélo de fonction, plus avantageux que les vélos en libre-service, est simple. Il se définit par l’attribution d’un vélo à assistance électrique ou classique, via location ou achat par l’entreprise concernée, à chacun de ses employés. Au final, le principe ressemble à celui de la voiture de fonction, mais avec le côté respectueux de l’environnement en plus …

Points forts par rapport à la fiscalité

Envisagez un budget mensuel entre soixante et cent euros, en fonction du modèle de vélo. Les entreprises offrant ce genre de services conseillent néanmoins aux employeurs de ne pas le prendre en charge totalement, dans un souci de responsabilisation du salarié afin notamment que ce dernier conserve son cycle dans un état correct. Évidemment, l’employé peut se servir de son vélo durant ses congés et les week-ends.

Pour ce qui est de la fiscalité, il y a un avantage pour la société, qui profite d’une baisse d’impôt sur les entreprises. Cette diminution est de 25 % par rapport à la location pour un contrat d’au moins trois ans, ou, s’il y a achat des vélos, d’un quart du montant en dotation aux amortissements. Vu que le vélo de fonction n’est pas un avantage en nature du point de vue de l’URSSAF, le salarié peut de façon légale continuer d’obtenir la remise (de la part de l’employeur) de cinquante pourcents de son abonnement aux transports en commun.

Au contraire du Forfait « mobilités durables » (remplaçant l’indemnité kilométrique vélo), il n’existe pas de seuil de dépense pour bénéficier des différents avantages. Concernant le forfait « mobilités durables », il est pour sa part restreint avec un plafond de 400 euros annuel pour profiter de l’annulation de charges sociales et fiscales.

Le vélo diminue l’absentéisme

La popularisation du vélo de fonction est aussi à mettre sur le compte des prestataires qui, au fil du temps, sont de plus en plus spécialisés. Selon le cofondateur du groupe bordelais Bee-cycle, cela est positif puisque les sociétés avaient plutôt tendance à délaisser le vélo. La plupart du temps, les entreprises proposaient un simple vélo partage (en libre-service) avec énormément de contraintes et de limitations d’usage. À l’heure actuelle, les offres de service vont de la gestion de la flotte de vélos jusqu’à l’entretien. Il y en a même qui vont jusqu’à proposer des accessoires ou encore une assurance.

Sur le marché, des sociétés offrent aussi des formations à la conduite urbaine du vélo comme cela est le cas pour le groupe 2R Aventure. On propose un accompagnement aux collaborateurs dans le but de les sensibiliser à l’aspect sécuritaire, ou afin d’apprendre à faire le choix d’un itinéraire ou correctement charger son vélo. Même idée chez Zenride : on donne un guide du cycliste urbain sur les pratiques correctes de conduite afin d’optimiser le quotidien des employés mais aussi pour restreindre le plus possible le danger d’accident.

Chacun y est gagnant

Les avantages indirects de l’utilisation d’un vélo de fonction sont multiples. En effet, cela permet à l’entreprise de profiter d’un salarié en bonne santé et ayant une meilleure qualité de vie. Ainsi, sa productivité est optimale et la société y est vraiment gagnante. Le salarié aussi profite d’avantages puisque l’utilisation soutenue du vélo optimise la qualité de vie et réduit les soucis cardiovasculaires.

Des études par rapport à la mobilité vont même jusqu’à conclure que ses bénéfices sur la santé baissent l’absentéisme. Il y a plusieurs années, une étude du Medef avait même révélé qu’un collaborateur pratiquant une activité physique continue voit sa productivité grimper de six à neuf pourcents.


Mon commentaire

Un vélo, beaucoup d’avantages

Rouler à vélo autant que possible peut changer notre vie. Quelques chiffres qui font réfléchir :

  1. L’empreinte carbone

Les déplacements en voiture émettent 2 tonnes de CO2 par an et par habitant en moyenne en 2007 *. Or pour maintenir un réchauffement climatique à 1,5°C (ce qui aura déjà des conséquences désastreuses), il faudrait émettre 1,7 tonnes de CO2** par an et par personne dans les pays développés tous usages confondus. Le vélo présente alors une alternative bien séduisante.

Et ce n’est pas fini …

2. Le gain de temps

Savez-vous qu’un parisien perd en moyenne 1 an de sa vie à chercher une place de stationnement*** et pour se garer parfois loin de son lieu de rdv. Le vélo lui se gare plus facilement et peut même se monter dans la cage d’escalier.

Et ce n’est pas fini …

3. La santé

Selon l’OMS il faut faire 10 000 pas par jour pour être en bonne santé. On considère qu’une personne sédentaire fait moins de 5000 pas par jour. Le vélo pourrait être un bon moyen de compléter.

Par ailleurs, le risque d’occurrence de certaines maladies serait d’après certaines études très diminué****.

Enfin, selon une étude publiée en octobre 2016 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, un Français sur deux est en surpoids, trop gras et trop gros.

–     Pour les hommes : 41 % sont en surpoids et 15,8 % en obésité.

–     Pour les femmes : 25,3 % en surpoids et 15,6 % en obésité

–     Soit, au total Surpoids + Obésité : 56,8 % d’hommes et 40 % de femmes en surcharge pondérale.

Ça ne vous donne pas envie de faire du vélo ?

Et ce n’est pas fini …

4. La forme au travail

Ceux qui utilisent leur vélo quotidiennement pour aller travailler seraient 15% moins absent que les autres. Soit 7,4 jours de maladie en moins*****.

En France en 2015, le MEDEF publie même une étude qui conclue qu’un salarié sédentaire qui se met à pratiquer une activité sportive régulière voit sa productivité croitre entre 6% à 9%.

Et ce n’est pas fini …

5. Rendre la ville agréable à vivre

Vous avez remarqué pendant le confinement, les oiseaux qui chantent, l’odeur de la rosée du matin. Cette époque extraordinaire au sens littéral nous ouvre les portes d’un monde que nous ne croyions plus possible. Moins de pollution sonore et olfactive. Le vélo peut permettre de retrouver ce confort de vie.

Et oui, parfois il pleut, il fait froid ou chaud. Le vélo n’est pas toujours facile à utiliser pour tous ses déplacements. Et en même temps, le bilan est là, nous avons plus à gagner qu’à perdre.

Bonne route !

Sources :

*https://selectra.info/energie/guides/environnement/empreinte-carbone

**https://www.la-croix.com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/Deux-tonnes-de-CO2-par-habitant-comment-faire-_NG_-2009-12-07-569882

***https://blogs.mediapart.fr/lesaviezvous/blog/220916/combien-de-temps-perd-chercher-une-place-de-parking

****https://www.velo-cyclisme.com/actualites-cyclisme/conseils-velo/top-10-raisons-velotaf

*****https://green-on.fr/velo-en-entreprise/

Ils en parlent aussi :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/24/le-velo-de-fonction-fait-son-chemin_6057226_3234.html

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