Boycott citoyen
Source :
Boycott citoyen : « Du 20 au 27 septembre 2019, ne nourrissons pas le système »
Pour combattre un système qui nuit à notre planète, le mieux est de commencer par arrêter de le nourrir. D’où cette grève de la consommation.Par Axel Leclercq -9 septembre 2019
Les grandes multinationales de cette planète ne connaissant que le langage de l’argent, pour s’adresser à elles de façon efficace et pacifique, les consommateurs n’ont peut-être qu’une solution : faire grève. D’où le grand boycott prévu entre les 20 et 27 septembre prochains en France. Explications.
L’initiative est portée par Boycott citoyen qui, sur son site, résume l’attitude à tenir pendant cette semaine : « Pas de retrait bancaire, aucun achat, boycott des grands groupes irresponsables. » Objectif ? Compte tenu de l’inaction climatique, « exhorter les dirigeants à agir. »
Extraits :
« Face à l’urgence, nombreux sont ceux qui pensent que les marches et les grèves étudiantes ne suffisent plus. »
« Les multinationales entravent toute action climatique ambitieuse ? Le lobby du patronat minimise les efforts climatiques ? Les multinationales agro-alimentaires continuent à déforester à tout va ? L’ONU nous prévient que nous n’avons plus que deux ans pour réagir avant une menace existentielle ? En tant qu’humains, en tant que citoyens, en tant que consommateurs, nous avons le pouvoir d’agir… Et nous allons le prendre. »
« Du 20 au 27 septembre, ne nourrissons pas le système. Faisons de ces journées de mobilisation pour la justice climatique et sociale des journées zéro conso. Ne dépensons pas un centime dans les supermarchés, ne retirons pas d’argent, et soyons les consommateurs les plus inexistants qu’il soit possible d’être. Allons chez nos petits commerçants, allons faire grossir les rangs des marcheurs partout en France, réfléchissons à nos slogans, fabriquons nos pancartes, et tous ensemble, montrons à nos dirigeants que nous refusons de nourrir un système mortifère par nos actes d’achat. »
Mon commentaire
Pourquoi l’engagement citoyen est indispensable ?
Oui, l’évènement est déjà passé. Mais il y en aura d’autres. En attendant, nous constatons tous, de façon plus ou moins aigüe, un dysfonctionnement dans notre économie. L’importation de produits qui parcourent des milliers de kilomètres pour atterrir dans les rayons de nos supermarchés, l’emballage excessif de nos produits, la possibilité d’acheter des produits qui ne sont pas de saison sous nos latitudes, l’obsolescence programmée de nos appareils électroniques, la surconsommation liée au marketing toujours plus ciblé et agressif …
Et malgré une prise de conscience de plus en plus grande de la part de nos politiques, les actions concrètes tardent à venir. Ces derniers sont englués dans une tradition et un immobilisme économique qu’ils peinent à faire évoluer. Alors, même si nous ne pourrons pas nous passer à court terme d’une action contraignante des pouvoirs publics (lois, incitations fiscales, interdictions, …), il semble incontournable aujourd’hui d’impulser un changement par d’autres moyens, d’autres canaux. C’est pourquoi, notre vote, même s’il reste indispensable, ne suffit pas.
Alors quels leviers possédons-nous ? Certains prônent une action de blocage musclée, appelé actions directes à l’image de Sea Sheperd’s, Extinction Rebellion ou la Ronce. D’autres portent la bonne parole comme Greta Thunberg ou Jean Marc Jancovici. Ces organisations ou personnes avec une forte exposition médiatique participent indéniablement au débat. Mais nous n’avons pas tous en nous leur éloquence ou leur militantisme.
En revanche, s’il y a une chose que nous savons tous faire, par obligation ou plaisir, c’est consommer. Notre vie dépend en grande partie de nos achats. Mais ce qu’il faut bien réaliser c’est que les entreprises dépendent, elles, intégralement de notre consommation. Si nous changeons nos façons de consommer (plus local, avec moins d’emballage, en moins grande quantité, plus responsable, moins transformé, sans pesticide, …) nous pouvons avoir une vraie action sur la demande et donc mécaniquement sur l’offre de ces industries. Dans un monde où l’économie régie une grande partie de nos organisations et de nos vies : quand nous consommons, nous votons !
L’impact de ces campagnes et la réalité de leurs effets peuvent être discutés. Cependant, il n’est pas irréaliste de penser que si elles sont suffisamment suivies nous pouvons vraisemblablement envoyer un signal fort au monde économique.
Alors comme le colibri, je fais ma part !
Pour plus d’infos, vous pouvez visiter :